2019

le 27 septembre 2019

Samedi et dimanche, les trois comédiens de la compagnie le Rideau d’argent ont offert un passionnant regard sur Rimbaud à travers ses liens avec sa mère.

Andrée et Gérard-André aiment à le dire : la poésie est « le fil rouge » du Théâtre de La Closerie. Démonstration en est faite en ce mois de septembre puisqu’après Jacques Prévert, c’est Arthur Rimbaud qui était à l’honneur samedi et dimanche, avec une pièce écrite par Bernard Guérin et Bastien Telmon, de la compagnie le Rideau d’argent.

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu… En prenant place dans la salle, le public découvre sur la scène le célèbre poème Voyelles déroulé sur un grand panneau. Trois protagonistes se donnent la réplique. Un narrateur, dit « le poète » qui, endossant divers personnages témoins, sert de lien entre les lieux, les époques. Et les deux personnages clefs de cette histoire : la Rimbe, Vitalie Rimbaud, qui mène à Charleville l’existence rude d’une paysanne des Ardennes, et son fils Arthur, Rimbaud L’Africain, devenu commerçant, bourlingueur et explorateur en quête de soleil et de nouveaux horizons après ces courtes années de création poétique fulgurante.

Une femme austère et son génie de fils

Blessé de n’avoir pas été reconnu ni publié dans les milieux littéraires, le jeune Rimbaud fustige la poésie, les poètes et les littérateurs, tandis que sa mère, harcelée par les journalistes, est révoltée par les cancans qu’on colporte sur elle et son fils, son merle moqueur.

Au-delà de l’intrigue, intéressante, passionnante, bien ficelée, on retient surtout de ce spectacle le talent des trois comédiens. Lisa Livane est « parfaite » sous les traits d’une femme austère malmenée par la vie et qui doit faire face à son génie de fils pour le moins difficile à vivre, Mathieu Benéteau en poète passeur. Quant à Bastien Telmon, il s’est investi dans ce jeune homme fougueux qui ne tient pas en place et malmène son corps pour aller toujours plus loin dans sa quête de l’inconnu, de l’infini, d’un soleil brûlant ; ce nomade respectueux et admiratif de l’Afrique et de sa culture. Le comédien incorpore cette âme tourmentée dans tous ses excès et éclats mais traduit tout aussi bien la souffrance physique et la fin tragique. Voir l’article

le 29 septembre 2019

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